TURWIZUMWIMBU, est le nom que les femmes ont donné à leur association

Le groupe des 30 femmes participantes se structure en association. 
Elles lui donneront le nom "TURWIZUMWIMBU" (ce qui signifie: "la production, quand on sème et récolte quelque chose").

Sur base d'un processus démocratique, elles désignent une présidente, une vice présidente et une trésorière.

Chaque candidate présente oralement son programme au groupe.

Et chaque membre du groupe vote à bulletin secret afin d'élire leurs représentantes.

Celles-ci auront pour mission en étroite collaboration avec Joy, la responsable formation et développement communautaire, de gérer la formation et le devenir de leur association, afin que le projet se développe et s'inscrive dans la durée.

Un projet porteur de formation en maraîchage

Paniers saveurs a démarré mi-octobre, en partenariat avec la F.A.O (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation), une formation en maraîchage avec un groupe de 30 bénéficiaires participantes, qui sont des femmes paysannes vulnérables de la colline de Kavumu.

Au départ:

- 30 femmes en situation précaire, qui ont une expérience de la terre et sont   issues du Bujumbura rural

- 6 mois de formation en maraîchage à raison de 2 demi-jour/semaine

- 1 champ paysan école (situé au centre de formation) 

- 1 champ communautaire pour la mise en pratique dans la colline

- 1 formatrice et accompagnante en développement communautaire

- 1 technicien en agronomie

Le concept?

- Apprendre les techniques en maraîchage sur champ paysan école

- Transférer les compétences acquises en situation réelle sur leurs parcelles dans la colline

- Accompagner les bénéficiaires autour d'une dynamique communautaire (organisation du travail, caisse de mutualisation, gestion commune de la production, de la récolte et des gains, ...)

L’objectif ?

Lutter contre la malnutrition et améliorer les revenus des femmes

Comment?

- par la production de légumes diversifiés

- par la consommation d'une partie de la production

- par la commercialisation de la partie restante,via la transformation des produits via la création de chaîne de valeur dans le réseau de distribution Paniers saveurs.

Merci aux Ittrois et Ittroises pour leur mobilisation à la fête du village ce week-end

 

 

Paniers Saveurs, c'est aussi un projet solidaire entre le NORD et le SUD.

En Belgique : Le projet a pu démarrer en décembre 2012 grâce à une campagne de collecte de dons qui a permis de lancer l’activité de production de salades et herbes aromatiques sur le champ école, l’achat de semences BIO en Belgique et la construction d’une grande pépinière.

Ensuite, ce sont mes collègues de la MIREC, qui ont durant tout l'hiver vendu des soupes au profit du projet.

Et ce week-end, ce sont les Ittrois et Ittroises, qui se sont mobilisés pour présenter le projet au stand de la saint Rémy, afin d'en faire la promotion. Merci à Mireille et Yves.

Au Burundi: Grâce à ces gestes de solidarité, l'activité de production est en plein développement et a créé de l'emploi pour 10 personnes.

Les petits de moyenne section font l'école buissonnière

Ce mercredi, visite des petits de l'école française. 

Au programme: Découvrir tout en jardinant. Explorer avec ses 5 sens.

• Toucher les outils du maraîcher, la feuille des tomates, semer les graines de mandarine
• Entendre comment fonctionne la magie de la vie, de la graine à la feuille de salade que l'on mange
• Voir les fleurs et les papillons, observer le paillage au sol
• Sentir l'odeur qui se dégage de chaque plante
• Goûter les mandarines cueillies sur l'arbre 

Bref, un chouette moment partagé tous ensemble à la grande école de la vie et bientôt des mandariniers à repiquer dans la cour de l'école!

Salades "du potager à l'assiette" ou l'histoire de Néséllatte

Depuis peu, les salades PANIERS SAVEURS ont un nouvel emballage et un joli logo. Elles sont disponibles sur commande au 71 89 77 90 ou au Bon prix. 
Les salades sont nettoyées, désinfectées, emballées pour être prêtes à l'emploi.  Ajoutez la vinaigrette et c'est parfait. 

Et pour en arriver là, plusieurs étapes ...
Bien sûr, tout commence par les semis, les pépinières, le repiquage sur le potager-école.


Ensuite vient l'étape importante de la cueillette ... 

Etape qui nécessite d'apprendre à repérer les plus belles feuilles, les sélectionner selon la taille (les trop grandes feuilles ne sont plus assez belles et les trop petites doivent encore se développer), la couleur qui permet d'obtenir un assortiment varié et coloré, la texture. 




S'en suit, l'étape délicate du nettoyage et du traitement des feuilles.

Cette étape requiert beaucoup de soin car le produit est fragile et s'abîme facilement.  Il exige également de la rigueur et de la qualité afin de respecter tout au long du processus, les règles HACCP (d'hygiène et de sécurité alimentaire) que nous nous imposons.
Le produit doit être entièrement fiable afin d'être commercialisé en toute sécurité.

Cette opération est aujourd'hui confiée à une jeune femme, issue de la colline de Kavumu.

Portrait de Néséllatte

Néséllatte est une jeune femme de 19 ans.  Scolarisée jusqu'à l'âge de 13 ans, elle a atteint le niveau de la 4ème primaire. Issue d'une famille de 9 enfants, elle vit auprès de sa maman et de ses 4 frères et soeurs. Les plus grands ont quitté la maison. Son père est décédé et les revenus du ménage reposent entièrement sur elle. Néséllatte vit de débrouille, de commerce et de petits boulots lorsqu'elle a la chance d'en avoir. 
Sa famille dispose d'une parcelle sur laquelle on cultive du manioc et des haricots. Elle aimerait y cultiver des patates douces et des colocases.

Aujourd'hui, le salaire qu'elle perçoit pour le nettoyage des salades permet à sa famille d'acheter de la nourriture et de varier la ration. Ils peuvent ainsi acheter des accompagnements, ç'est-à-dire des petits poissons séchés et des tomates pour la soupe.

La pépinière un mois plus tard ...

Vu de près

 Vu de loin - en avant plan: culture d'aubergines et de salades

14 janvier: Lancement des travaux de la pépinière

Janvier 2013: Nous démarrons la construction de la pépinière de 30m X 9m60.
Ces gros travaux permettront de cultiver les salades et les tomates "rares" en saison sèche et d'y réaliser les semis en saison des pluies.

Pour réaliser ce chantier, il faudra:

• 1 camion de gravier et de sable 
• 4 sacs de ciment 
• 22kg de fils de fer
• 10kg de clous
• des fers à béton
• 92 madriers
• 60 chevrons
• 180 bottes de roseaux pour la toiture

Le tout sera échelonné sur 1 mois et il faudra aller 4X rechercher du matériel, pour en venir à bout des travaux, car le devis calculé était sous-estimé.
Bref, patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, Jean de la Fontaine; le lion et le rat. 

14 janvier - 9H: START à la recherche d'un camion pour transporter toutes les marchandises. 

En route vers le marché de Jabé, spécialisé dans le bois: madriers et chevrons.

Direction: le quartier asiatique où l'on trouvera clous, fer à béton, ciment, ...

Les roseaux sont vendus de l'autre côté de la ville, sur la route qui se trouve près de l'aéroport.

15 janvier: Début des opérations sous la direction de Pierre et 3 hommes, venus en renfort.

Investissements nécessaires en ce début d'année 2013

Parmi les investissements nécessaires figurent en priorité la construction d’une pépinière, ou plus précisément d’une ombrière de 288 m² qui permet d’abriter des rayons solaires, les légumes les plus fragiles.

En effet, les rayons verticaux du soleil ralentissent fortement la croissance et donc in fine le rendement, pouvant multiplier par 2 le temps de maturité des salades entre le moment du repiquage et celui de la cueillette. Le temps de la repousse des feuilles est également accéléré sous l’effet de l’ombre et permet de récolter des salades durant 1 mois.

Cette pépinière à l’allure d’une paillote corse est indispensable toute l’année, mais encore plus en saison sèche. 

Histoire d'un chantier "à la burundaise":

Tout commence en décembre par la rencontre de 3 charpentiers. Chacun établit son devis, calcule son prix, mesure la superficie, propose des matériaux, estime le nombre de jours de travail.
Les prix varient du simple au double. S'ils s'accordent pour utiliser les mêmes matériaux, la quantité est variable selon le maître d'oeuvre.
Le premier utilisera 30 paquets de roseaux, le second 90 et le troisième ne sait pas.
Le premier utilisera 40 madriers, 30 chevrons, ..., le second ..., le troisième, etc...

3 devis, 3 personnalités différentes, 3 prix et pas un qui m'inspire vraiment.

Finalement, je jette mon dévolu sur Pierre, en raison de son expérience. Il a déjà fabriqué une pépinière de même taille, mais en fer et non en bois.
Il ne parle pas le français et j'ai besoin d'un intermédiaire qui s'exprime en kirundi pour nous comprendre et nous mettre d'accord.

Nous nous entendons sur un devis total qui s'élève à 1.095.000 BIF, ce qui correspond à 542€. Le démarrage du chantier est programmé dès mon retour de Belgique, début janvier.

Expérimentation BIO: lutte naturelle contre l'oïdium de la tomate

A titre expérimental, c'est une centaine de plants de tomates de variétés différentes, emportés de Belgique (roma, coeur de boeuf, noire de crimée, cerise jaune et rouge) qui ont été mis en terre depuis le mois de décembre.
La croissance est variable selon les espèces et l'on peut déjà observer celles qui donneront de beaux fruits et celles qui ne sont adaptées ni au climat, ni au sol.

Les observations quotidiennes des plants de tomates rythment l'apprentissage de l'équipe à l'entretien de ces nouvelles espèces.

S'il est aisé de trouver des tomates au marché de Bujumbura et les sur les bords des routes dans l'intérieur du pays, la culture de ce légume au fruit charnu de la famille des Solanacées n'est cultivé que dans des zones géographiques déterminées.

La tomate ne fait pas partie du trio gagnant cultivé sur parcelle paysanne qui fait la part belle à la culture vivrière, de subsistance constituée de haricots, maïs et manioc.

Autrement dit, tous 3 (les 2 jardiniers qui se transforment progressivement en maraîchers et moi-même), issus de Bujumbura, ne disposons de compétences particulières en matière de culture des tomates. Nous découvrons au fil des observations et du temps, les gestes, attitudes et soins à apporter à ce précieux légume: couper les gourmands, redresser les plants et les fixer aux tuteurs, ...

Aidés de la littérature, de nombreux sites internet, forums et conseils... nous procédons par essai et erreur et tentons de sélectionner des espèces qui résisteront à un climat chaud et humide tropical.

L'autre jour, j'observe des tâches blanchâtres sur les feuilles de tomates.  Je me rends dans "un magasin de médicaments agricoles", comme on dit dans le jargon burundais. Je présente l'échantillon de feuilles et l'ingénieur agronome qui me fait face, me conseille de traiter chaque plant avec un produit chimique, qui va combattre avec force la bactérie qu'il vient d'identifier, mais dont il a oublié le nom. 

Dès mon retour à la maison, je tape le nom du produit sur internet et constate avec effroi que ce produit a été retiré de la vente en France depuis plusieurs années et aurait rendu aveugles plusieurs enfants.
Après quelques recherches, j'identifie le champignon en cause.  Il s'agit d'oïdium, que l'on peut combattre naturellement à partir d'un dosage de lait et d'eau (1 dose de lait pour 9 doses d'eau, auquel on ajoute 2 cuillères à café de savon pour lutter contre les pucerons).

La solution est préparée, vaporisée sur les plants.  
On attend de voir si cette préparation naturelle sera efficace.
Affaire à suivre...